Ce « potager solaire » a été réalisé dans le Lot et Garonne en avril 2020, nous avons travaillé 10 jours à deux personnes
Profitant d’avoir un temps long devant moi, j’ai eu envie de créer un potager solaire, que l’on appelle en anglais un « keyhole », soit « trou de serrure », due à la forme particulière.
Ce principe est né dans les années 90 en Afrique, car il est peu demandeur en eau et permet aux populations vivants dans des milieux arides d’avoir un sol fertile et de pouvoir créer un potager familial.
Le principe est de créer un muret de 3 mètres de diamètre et d’environ 80 cm de hauteur, maçonné, avec au centre un compost de 60 cm de diamètre auquel on accède….
Entre le compost et l’extérieur du muret on utilise la technique de la lasagne de permaculture, ce qui permet d’obtenir une terre riche en matières organiques qui recrée un écosystème naturel.
Le compost, au centre, alimenté par vos déchets verts se décompose petit à petit et laisse passer les nutriments nécessaires aux plants de légumes.
Cette technique a un certain nombre d’avantages,
- Avoir un beau jardin potager même si votre sol est pauvre, grâce à la lasagne de permaculture
- Ne demande aucun entretien, le sol se fertilise de lui même
- Plus besoin de se baisser, le jardin est à bonne hauteur
- Avoir le plaisir de créer sa propre petite maçonnerie esthétique et fonctionnelle, intégrée au paysage,
Le keyhole que vous allez voir ici a été entièrement réalisé avec des matériaux de récupération.
En période de confinement, pas de course possible, cela ouvre l’imagination.
En faisant le tour des granges, j’ai trouvé un tas de pierres, avec lesquelles j’ai décidé de construire le muret extérieur, qui pourrait aussi être réalisé en briques, cela serait plus facile, mais on fait avec ce que l’on a et en harmonie avec l’habitat de la région.
J’ai aussi trouvé quelques tuiles canal et j’ai décidé qu’elles me serviraient de finition du petit mur.
Un tonneau de vin démonté m’a donné l’idée de créer le passage au compost avec les lattes, j’aurais aussi pu maçonner en pierre cette partie-là bien sûr.
Avec quelques beaux carreaux de terre cuite j’ai réalisé une allée qui mène au compost.
Trouver un emplacement le plus plat possible avec une bonne exposition.
Il est conseillé dans les différents sites relatifs à ce sujet de choisir une côte de 3 mètres de diamètre pour la circonférence extérieure et de 60 à 80 cm pour le diamètre du compost.
A l’usage, je regrette de l’avoir fait aussi grand car certaines parties sont difficilement accessibles. Du coup, j’ai créé, à l’opposé du passage pour le compost, un accès au jardin.
Il serait peut-être plus judicieux de faire un cercle un peu plus petit.
J’ai maçonné mes murs à l’aide de chaux et de sable, matériaux disponibles sur mon chantier. Si j’avais pu, j’aurais aimé le monter à la terre, mais trouver de la terre à bâtir n’était pas simple sans outils adéquats pour creuser profondément.
Le keyhole est placé loin sur le terrain, il a fallu apporter tous les matériaux à la brouette, et il en faut des pierres ! Heureusement que j’ai eu de l’aide.
Pour le tour du compost, j’ai planté assez profondément des piquets de bois (bambou) afin de faire tenir un » grillage à poule » qui laissera passer le substrat du compost.
Les planches récupérées sur le tonneau, et nettoyées sont en attente.
J’ai fiché les planches dans la terre et posé des terres cuites au sol pour délimiter le passage au compost
Ceci n’est évidemment pas indispensable, mais ayant les tuiles à portée de main, j’ai pensé que cela finirait bien le muret. Je les ai scellées à la chaux pour les maintenir.
Trouvant le potager un peu difficile d’accès (un peu trop grand) j’ai décidé de créer un passage à l’opposé du compost, en utilisant, là aussi, ce que j’ai pu glaner. Deux buches placées en « bois debout », enfoncées dans la terre à 30 cm pour assurer la stabilité, deux « parfeuilles » s’appuyant sur le muret et une poutre au sol qui délimite le passage.
Et voilà, la structure est faite ! Reste à mettre en place la lasagne de permaculture.
Il s’agit d’alterner des couches de bruns (sec) qui apportent le carbone, et de vert (humide) qui apportent l’azote, avant d’ajouter la terre ou le terreau.
Au pied du tilleul de vieilles grosses branches pourrissaient depuis des années, l’idéal pour recréer la strate de base. Il a fallu les diminuer un peu à la hache pour faire un tapis le plus plan possible.
Le voisin cultivateur nous a fourni du fumier, deux grosses poubelles étalées sur le lit de bois.
Puis une couche de carton dont les vers sont friands.
Voici la seule chose que nous avons acheté : le terreau et il en faut, nous en avons mélangé 2500 litres à de la terre ramassée au pied du tilleul (sous les bois utilisés pour la première couche de lasagne).
Le chapeau (vieux plateau en osier) est mis lorsque les pluies sont trop abondantes pour protéger le compost.